Graffiti - MAB - Azote
Azote
Interview Azote Commençons classique. Les débuts ?
J'ai commencé le graffiti en 1991 sur les bancs du collège avec Dios, Bart et Créa de Maurepas. Quelques temps plus tard, j'ai intégré le possee NPC qui réunissait des taggeurs de Maurepas et Patton comme Kamé, Kaze, Iode, Fobea ... Après le crew s'est agrandi et est devenu EP ( Enculés de Policiers ). A l'époque, on tagguait dans le quartier : la bonne époque des conneries tous en bande ! En 95, l'aventure MAB commence et se décline plus dans les brûlures et l'arrache.

Interview Azote Pourquoi as-tu choisis le blaze, Azote ?
C'est en cours de physique-chimie. J'aimais bien ce lettrage et j'ai tout de suite accroché.

Interview Azote Le MAB est devenu incontournable sur la rocade ( périphérique rennais ). Quelles sont vos motivations ?
ZotaAzoteMAB, Azote Il y a beaucoup de passage et cela faisait longtemps que la rocade n'avait pas été déchirée. C'est une histoire d'amour qui est devenue une de nos activités principales. Je graffe pour qu'il y ait un maximum de personnes à me voir. Les trains, eux, sont moins visibles et ont une répercussion moindre sur le public. La rocade, elle, est plus visible et même des gens extérieurs de Rennes peuvent les voir.

Interview Azote Y a-t-il une différence entre un chrome et un mur, du point de vue du spectateur ?
Déjà ce n'est pas le même public. Sur la rocade, j'essaye d'être lisible pour que même à 120 kms/h, on puisse lire mon nom. La lisibilité est importante même si cela peut te déconcentrer en conduisant. L'impact se veut identique à des panneaux publicitaires 4x3 : en 2 secondes, tu dois capter le message.

Interview Azote Le respect est-il identique dans le cas d'une brûlure ou dans celui d'un graff ?
AzoteAzoteC'est deux aspects différents. Le gars qui sera le plus respecté, sera celui qui fera de tout : des tags, des chromes, des brûlures, des flops, des graffs autant dans des coins chauds que pépères. Pour être un graffeur complet, il faut faire de tout. Il faut avoir le style, la quantité et la qualité, un certain niveau pour être respecté. Même l'arrache doit être stylée. Mon style ressort dans mes chromes sur la rocade. Ce n'est pas de la typo d'ordinateur ou de la pub classique. Cela reste quand même artistique.

Azote
Interview Azote Est-ce l'évolution standard de commencer par le tag et d'arriver au graff en abandonnant du coup le tag ?
Même quand tu évolues, tu ne te lasses pas du tag. Certains ne font d'ailleurs que du tag ou même seulement de la brûlure, voire exclusivement du graff. Moi, en ce moment j'essaye de faire pas mal de plans arrache, tout en continuant de faire des terrains pour travailler mon style, mon lettrage, mes couleurs et tout le tralala.

Azote - Décomposition Azote - Décomposition Azote - Décomposition
Interview Azote Justement, travailles-tu tes graffs avant ou bien improvises-tu devant le mur ?
Il y a du travail avant, mais cela reste surtout des idées globales. Par exemple, pour le graff avec les circuits imprimés, j'ai tout d'abord défini les différents composants que je voulais intégrer, comme une résistance ou un condensateur, mais sans repères précis. Ensuite, c'est devant le mur que tout s'assemble avec une part d'improvisation. Mes lettrages peuvent paraître se ressembler, mais pour moi, ils sont tous différents. Parfois je travaille aussi beaucoup sur planche et je désire reproduire à l'identique sur mur.


Interview Azote Je sais que tu as fait des plans légaux. Comment se font les connexions ?
J'ai fait 4,5 plans légaux mais je ne cours pas après. Je ne les recherche pas particulièrement. Le fait de démarcher des associations ou des mairies me gène. Pour la plupart, ce sont d'autres crews qui ont eu les plans et qui m'ont invité à poser. De toutes façons la reconnaissance ne se fait pas sur les plans légaux mais sur le terrain. Mais cela fait toujours un graff de plus.

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Interview Azote Est-ce qu'il y a une unité dans les crews rennais ?
Déjà nous nous connaissons presque tous, vu que Rennes n'est pas une si grande ville que ça. Il n'y a pas autant de graffeurs et de taggeurs que ça et les interactions sont aisées. On s'entend tous plutôt bien, il y a un bon feeling qui passe entre nous. Cependant il existe des tensions mais cela est humain. Les conflits débutent souvent à partir de toys ou autres.

Interview Azote Justement, en parlant de toy, penses-tu qu'il nuise au graff ou alors qu'il en fasse partie intégrante ?
AzoteC'est inutile dans la mesure où cela ne fait que détériorer un beau graff. Mais c'est humain. Quand je me fais toyer, je privilégie le fait de refaire le graff, plutôt que d'entrer dans ce cercle vicieux. Te faire effacer ton nom partout, ce n'est pas le but. Le mec qui est véner, il finit par te repasser tout, à coup de rouleaux sur la rocade. Le but est de continuer. Dans le principe, c'est quand même dommage. Dommage mais normal !

Interview Azote Que penses-tu du tag ?
AzoteUn beau mur d'immeuble tout neuf avec un tag tout pourri dessus, c'est dommage. Mais t'imagines un beau tag, ça me fait toujours plaisir, même si pour la plupart des gens, cela reste un sale geta pourri. Moi, maintenant, je fais plus attention à la notion de propriété. Je n'essaye plus de faire chier les particuliers qui se lèvent tous les matins et qui galèrent pour gagner de l'argent. Ils vivent la même vie que nous. Tu vois des fois des graffs à la campagne, mais à la base le truc est urbain. Ça appartient à la ville et ça doit y rester.

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Interview Azote Le graff est une passion envahissante à laquelle tu penses tout le temps ?
Oui, j'essaye de graffer tous les week-ends. De toutes façons, si tu ne graffes pas pendant quelques mois, cela se verra. Surtout au niveau des connaisseurs, ils ne te voient plus et se posent des questions parce que le but est de toujours en mettre. D'ailleurs à force, c'est tes pieds qui te guident. Dès le lundi, je pense au week-end surtout si je n'étais pas libre le précédent. Il faut se venger.

Interview Azote Pourquoi kiffes-tu spécialement les cabines de chantier ?
Les cabines permettent d'être vu car elles circulent sur tous les chantiers et ça se voit bien. Les gens s'en foutent. Ça ne sert qu'à entreposer du matériel. En plus, la plupart du temps, ils les laissent telles quelles et ne prennent pas la peine de les nettoyer. Ce n'est pas éphémère.


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Dédicaces : Omgr, Bist, Vize, Bogota, Jos !, 224, Samo, Torne, Leïto, Malice, Deze, Saké, Shendo, Séky, Iase, Hour, Jek, Yearz, Audio, Volum, Tick, Play, Sing, Visitors, Dezer, Rock, Denz, Breze, Moore, Hank, Joen, 2.10, Ladyona, Katia, Kwaï, Fanny, Aurelie, Audrey, Phone, Krena, SM, Ton's, Nemo, Dios, Doka, Lisa, Moesha ... Shoota Babylon !

Propos recueillis le : 24/07/2001
Par : Cronik, DJ Balis' Tick, Symbiose & Wanted

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